La France se distingue dans le paysage mondial de la MedTech grâce à plusieurs avantages indéniables.
Les centres de recherche cardio-neuro sont, par exemple, mondialement reconnus pour leur excellence. Historiquement, Paris a toujours été un acteur majeur dans ce domaine, mais aujourd'hui, plusieurs régions, notamment le sud de la France, jouent un rôle crucial. À noter que la France abrite désormais une dizaine de startups innovantes dans ce secteur.
L'excellence scientifique et technique demeure sans conteste parmi les atouts majeurs du pays. Cependant, la MedTech française fait face à un obstacle récurrent : le financement. Bien que le marché mondial représente une valeur de 20 milliards d'euros, les startups françaises rencontrent des difficultés, non pas en phase d'amorçage, mais plutôt lors de la phase de développement. Cette "traversée du désert" avant la commercialisation est un défi de taille.
L'une des étapes cruciales dans cette évolution est le marquage CE sur le territoire de l'Union Européenne. Or, le processus de désignation des études cliniques est souvent perçu comme trop complexe. Il est essentiel de bien choisir le moment de se lancer. Pour cela, l’ANS et la HAS sont des partenaires stratégiques pour se préparer adéquatement (sans oublier le site Genius).
Les Key Opinion Leaders (KOL) jouent également un rôle primordial. Si les chirurgiens apportent leurs besoins médicaux, il faut aller au-delà. Le soutien des KOL est indispensable pour assurer la viabilité d’un projet. En outre, la question des ressources humaines ne doit pas être négligée.
La France a évolué en la matière : alors qu'en 2011, il existait une pénurie de compétences, aujourd'hui, des écoles d'ingénieurs forment et collaborent activement avec le secteur. L'ouverture de filiales et la formation sont au cœur de la stratégie de plusieurs entreprises.Le domaine de la MedTech, passionnant et innovant, attire naturellement les talents. De plus, 40 masters réglementaires ont été créés pour encadrer le secteur.
D'autre part, des hubs MedTech vont voir le jour en 2024, comme à Grenoble et Tours. Ces hubs, tels que le MedTech Industriel Campus, offrent un accompagnement sur le long terme , centré sur le cœur de métier, avec un support de qualité sur les aspects industriels, réglementaires et des laboratoires de pointe (salles blanches). L'aspect financier reste prédominant.
Des organismes comme BPI proposent une approche holistique avec un financement de 50 millions d'euros pour la R&D. Les entreprises peuvent bénéficier de conseils pour accéder au marché et d'une aide à l'industrialisation à hauteur de 140 millions d'euros.
Enfin, l'écoconception et la fin de vie des dispositifs médicaux sont des thématiques centrales. Avec 12 millions de tonnes de déchets générés par an, la MedTech doit envisager des solutions durables. Le financement est une réponse partielle, avec des fonds d'investissement propres et externes.
Source : Echanges de la table ronde sur les DMIA (Bulle FrenchCare lors de BIG 2023).
Merci a Bertrand Boutaud et DOLIAM, Armelle Graciet, MD et SNITEM et Hamid Lamraoui et UroMems